Par la compagnie de l'Oeuf (Circo dell'uovo) issue de l'école de cirque FLIC de Turin
Ils arrivent, vous les reconnaîtrez facilement, ils ont la tenue typique de ceux de leur tribu, un empilage d'habits à la splendeur oubliée, défraîchie, des habits de prestige qui maintenant en strates successives recouvrent leurs corps, accumulées au hasard de leur périple.
Ils arrivent, dans leurs chariots branlants et bringuebalants, ils entassent pêle-mêle des morceaux oubliés d'objets anciens, d'objet prétentieux, d'objets qui, superflus par le passé, ont retrouvé, grâce à eux une utilité inattendue.
Ils arrivent, vous chuchotent quelques mots dans leur idiome qui n'appartient à aucune culture, aucune nation, un langage fait de bric et de broc, un langage patchwork aux accents d'ailleurs.
Ils arrivent, ils installent leur campement aux pied des blocs prétentieux de béton, savent le ridicule des richesses passées, tentent sous vos yeux sédentaires, de s'amuser, de vous amuser, le temps d'une halte avant de repartir vers les quartiers oubliés aux confins de la ville.
Il arrivent, du passé ils n'ont garder que l'humour, le rire des enfants, celui des adultes qui ont retrouvé leur rires d'enfants, cette enfance qu'ils ont eux même retrouver parmi les détritus des grandes déchetteries.
Ils arrivent de leur démarche insouciante de baladins, princes en haillons, rois en errance, au son de leur musique primaire, pour vous offrir, rescapées réfugiées au fond de leurs poches les graines d'un autre futur.
Ils arrivent, les voyageurs intemporels de la tribu de l'Oeuf, une des toutes premières tribus de nomades urbains.