Éden (1997)

Réécriture de la Genèse : Dieu, en concevant l'homme, jeta dans un dépotoir quelques prototypes défectueux, " les ratés ", sous le regard indifférent des anges. Le serpent (avatar du démon, lui-même ange déchu), voulant se venger du Créateur, a fait entrer en Éden les deux plus ratés de ces humains en devenir, afin d'engendrer une humanité violente dont nous sommes les descendants.

Un spectacle avec des décors très sobres, dans des tons tristes (noir, gris, marron). Utilisation de masques réalisés par nos soins pour mimer la caricature. Les costumes représentent des humains nus, adipeux et difformes. Nous étions dans le plaisir de réaliser l'osmose, dans une même expression, de rythmes aussi contradictoires que ceux impliqués par les disciplines de cirque et ceux imposés par le caractère des masques.

Ce spectacle était un discours, à travers la religion, sur l'intolérance, mais aussi une critique sur l'utilisation commerciale de certains critères de beauté. Un discours sous-jacent sur la dictature de la beauté imposée par les marchands. C'était surtout le plaisir jubilatoire de mettre en scène la laideur, de la rendre émouvante. Non de la rendre ridicule, mais de la rendre comique. Le plaisir de faire flirter ensemble des êtres patauds, maladroits dans des disciplines qui, traditionnellement, relèvent de la beauté et de la maîtrise corporelle.

C'était aussi, à travers les Anges, personnages très importants, une volonté de mettre en scène des " vieillards ", ceux que l'on nomme aujourd'hui sous le terme générique de " troisième âge ", dont nous nous sentons aussi étrangers que de la quatrième dimension ou du cinquième élément.

Ce spectacle était un récit rabelaisien dans lequel beauté et laideur n'étaient pas là où notre histoire et notre éducation nous l'ont appris.

Vidéos du spectacle EDEN




Autre vidéo sur EDEN: la vie nomade des oiseaux fous en tournée.


Cliquer ici pour les :

Extraits de presse

Page précédente Haut de la Page